Comprendre notre action contre le trafic des enfants au Cambodge
Des mères doivent alors trouver le moyen de survivre dans des conditions où ni vous ni moi ne pourrions tenir plus d’une semaine en vie… Patrik Roux fondateur de l’ONG AVEC.
La récente mécanisation de l’agriculture a supprimé de nombreux emplois pour les gens des milieux ruraux du Cambodge ; n’ayant plus de terres ni de forêts, les hommes sont partis travailler en ville, et notamment en Thaïlande.
Les femmes restent seules avec les enfants et survivent grâce à l’argent que leur conjoint leur apporte. Ici, la polygamie étant relativement courante, il arrive que le mari refonde un foyer avec une jeune khmère rencontrée en Thaïlande.
Des femmes veuves ou abandonnées doivent alors trouver le moyen de survivre dans des conditions où ni vous ni moi ne pourrions tenir plus d’une semaine en vie… c’est ainsi que les enfants risquent de basculer dans un monde qui n’est en rien fait pour eux et qu’ils ont le plus de chance d’être un jour exploités d’une manière ou d’une autre.
Lorsque les mères travaillent à la ville ou en Thaïlande, la garde des enfants est confiée à des personnes âgées du village n’ayant aucun lien familial avec eux.
L’enfant est alors utilisé pour les tâches ménagères et ne reçoit aucune éducation ni rétribution. Dans les cas les plus désespérés, les fillettes rejoindront leur mère pour travailler également dans la prostitution.
Les facteurs de danger pour une fillette :
• famille très pauvre vivant parfois avec moins de 30$/mois
• fillette abandonnée ou orpheline prise en charge par « un parent » peu scrupuleux
• fillette de prostituée
• parents souffrant de problèmes d’alcool ou de problèmes psychiques
• mère abandonnée avec de nombreux enfants à charge : elle peut être tentée de placer les plus grands de ses enfants dans des orphelinats qui les prennent, au lieu d’offrir une aide à la mère. Au sein de notre refuge, nous ne séparons jamais un enfant ayant un bon père ou une bonne mère.
Nous leur fournissons une aide pour garantir la scolarisation de l’enfant. De la même façon, même si notre refuge est en priorité pour des fillettes ayant connu des maltraitances, nous ne les séparons jamais de leurs frères, qui sont, eux aussi, accueillis.
Ce que nous retiendrons de ce refuge, c’est la joie et les rires des enfants: ces enfants qui tous reviennent de loin, ont tous vécu des choses très difficiles, ont retrouvé ici leur enfance…